Marché de l’immobilier industriel et logistique en France : bilan au premier trimestre 2024
Le marché de l’immobilier logistique et industriel en France enregistre un début d’année 2024 marqué par des dynamiques contrastées. Bien que certains indicateurs montrent une certaine résilience, d’autres reflètent les défis économiques actuels.
Marché immobilier logistique et industriel : une demande placée en forte baisse
Au premier trimestre 2024, la demande placée sur le marché de l’immobilier logistique en France a atteint 635 500 m² pour les entrepôts de plus de 5 000 m². Ce volume de vente représente une baisse significative de 43 % par rapport à celui du premier trimestre 2023, qui était de 1 107 600 m². Comparé à la moyenne quinquennale de 930 400 m², le volume actuel est inférieur de 32 %. Autrement dit, la contraction du marché demeure assez significative. Cela s’explique principalement par la hausse des coûts énergétiques et fonciers.
Des loyers qui restent stables au premier trimestre 2024
Malgré cette baisse de la demande, les loyers sont restés stables en début d’année, se positionnant à 75 € par m² à Paris et 69 € par m² à Lyon. Cette stabilité des loyers peut être interprétée comme un signe de résilience du marché face aux fluctuations de la demande.
Des investissements en hausse par rapport à 2023
Près de 500 millions d’euros ont été investis dans le marché de l’immobilier logistique en France durant le premier trimestre 2024. Cela représente une hausse de 45 % par rapport aux 343 millions d’euros investis au premier trimestre 2023. Toutefois, les montants restent inférieurs de 36 % à la moyenne quinquennale, qui s’élevait à 783 millions d’euros. La logistique a capté 28 % des investissements en immobilier banalisé, se plaçant juste derrière les bureaux (37 %).
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Marché immobilier industriel et logistique : baisse du nombre de transactions
Le nombre de transactions a également suivi la tendance à la baisse des demandes placées. Avec 31 signatures actées au cours du premier trimestre, contre 62 transactions au premier trimestre 2023, elles chutent de 50 %. Par rapport à la moyenne quinquennale de 51 transactions, cela représente une baisse de 39 %.
Malgré tout, le segment des entrepôts XXL (plus de 40 000 m²) affiche une bonne résistance avec 5 transactions totalisant 344 700 m², en recul de seulement 5 % d’une année sur l’autre. Ces chiffres sont même supérieurs de 23 % face à la moyenne décennale. Ce segment représente plus de la moitié (54 %) du volume placé au niveau national.
Marché immobilier logistique et industriel : les principaux chiffres en Île-de-France
À l’image de la demande placée au niveau national, celle en Île-de-France a été freinée au premier trimestre 2024. Celle-ci s’élève en effet à 229 400 m², soit une baisse de 19 % par rapport au 1er trimestre 2023.
Par ailleurs, 207 signatures ont été enregistrées au cours des 3 premiers mois, contre 259 au 1er trimestre 2023. Cela représente une baisse de 20 % sur un an.
Ce coup de frein impacte surtout les transactions de grandes surfaces, puisqu’on note une baisse de 40 % sur un an pour les actifs de plus de 4 000 m² (64 600 m² échangés contre 106 000 m² l’année précédente).
Les chiffres de l’immobilier industriel et logistique à Lyon
Les incertitudes financières et l’explosion des valeurs locatives ont également impacté l’agglomération lyonnaise. Lors de ces trois premiers mois de 2024, 49 823 m² de locaux d’activités ont été placés. Soit une baisse de 31 % sur un an. Au niveau des signatures, on en recense 10 de moins par rapport à la même période en 2023 (85 contre 95). Pour assumer le coût financier, les utilisateurs se reportent sur des surfaces moindres ou mettent leur implantation en pause. Par conséquent, l’offre immédiate grimpe (+57 % sur un an), atteignant 384 000 m², dont 28 % de surfaces neuves ou restructurées.
Immobilier logistique et industriel : la tendance du décarboné
Une tendance notable du premier trimestre 2024 demeure la forte demande pour des espaces « décarbonés ». Cela traduit une réelle volonté des entreprises de se transformer durablement. Elles doivent également affronter la hausse des coûts énergétiques, fonciers et de construction.
Par ailleurs, les marchés secondaires ont su tirer leur épingle du jeu en offrant des solutions d’implantation de grand gabarit, permettant de rattraper la faiblesse de l’offre sur les marchés immobiliers de la « Dorsale » (l’axe Lille-Paris-Lyon-Marseille).
Enfin, les logisticiens ont été particulièrement actifs, concentrant 50 % des signatures et 56 % des surfaces commercialisées. Notons également la forte activité des investisseurs étrangers. Ceux-ci représentent 70 % du marché, avec une prédominance des Anglo-saxons (États-Unis et Grande-Bretagne). Ils représentent plus d’un quart des engagements.
Les perspectives de l’immobilier industriel et logistique en 2024
Tout indique que la demande placée restera potentiellement limitée pour le reste de l’année 2024. En effet, celle-ci demeure toujours influencée par la hausse des coûts et l’optimisation des parcs immobiliers par les utilisateurs.
En revanche, la logistique reste une classe d’actif largement compétitive en termes d’investissements. Certaines opérations d’envergure en attente de finalisation pourraient même contribuer à faire de 2024 une meilleure année que 2023.
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