La génération Y, en quête d’un renouveau constant
Selon une étude menée en 2014 par l’Edhec (École des hautes études commerciales), 43% des 1 500 jeunes diplômés interrogés a quitté son entreprise moins de deux ans après y avoir été embauché. Motifs invoqués dans la majorité des cas : l’impossibilité d’acquérir de nouvelles connaissances ou d’évoluer vers de nouvelles responsabilités.En parallèle, une autre étude du cabinet Deloitte menée auprès de 7 800 jeunes actifs démontre qu’une large majorité de représentants de la génération Y en entreprise (70%) ne s’identifie pas au modèle traditionnel mis en avant dans le monde du travail, et envisage de travailler à son compte. Les entreprises actuelles apparaissent à leurs yeux comme peu innovantes, orientées vers le profit à court terme et insensibles au développement personnel de leurs employés.
Les digital natives, par leurs attentes bien définies et leur ambition accrue, sont ainsi en passe d’inventer un nouveau modèle économique, comme le prouvent les nombreuses start-up lancées durant la dernière décennie. Celles-ci se caractérisent par un leadership tournant, une organisation sur trois niveaux hiérarchiques au maximum ou encore une collaboration décomplexée avec la concurrence. Un modèle dont devront s’inspirer les grandes entreprises à l’avenir, si elles ne souhaitent pas voir leurs jeunes talents leur échapper au profit de ces nouvelles structures.
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Les digital natives, des employés à part ?
Nés, élevés et formés au contact du web, le maniement des outils numériques est quasiment inné pour les digital natives. Parfois appelé la « now génération », ces accros aux nouvelles technologies se caractérisent par leur besoin d’immédiateté en terme de communication, d’information, mais aussi de résultats concrets. Une donne qui se reflète dans leur rapport au travail et à l’entreprise en général, avec un besoin d’instantanéité dans leurs relations comme dans leurs missions.Créative, multitâche, adepte du travail en équipe, la génération Y en entreprise constitue une richesse intéressante, à condition que son cadre professionnel s’adapte à ses attentes. Caractérisé par sa capacité à « zapper », le digital native n’hésite pas à se défaire de ses attaches pour chercher un autre poste, si celui qu’il occupe ne lui convient plus.
Les entreprises doivent donc prendre en compte leur besoin d’objectifs précis et à court terme si elles souhaitent attirer et retenir ces jeunes talents. La génération Y entend également tirer une satisfaction personnelle de son travail et obtenir de la reconnaissance pour son travail.
En échange, les digital natives ont beaucoup à apporter à leur entreprise : en plus de leurs connaissances poussées des nouvelles technologies, leur besoin d’échanges et d’horizontalité dans leurs rapports hiérarchiques permettent de révolutionner des modèles d’organisation sclérosés, favorisant les échanges d’idées et le travail en équipe.
Génération Y, X, baby boomers
Le « choc des cultures » peut s’avérer considérable avec les baby-boomers (nés entre 1947 et 1964), pour qui la hiérarchie, l’autorité et la fidélité sont des valeurs primordiales. Des incompréhensions peuvent également apparaître entre la génération Y et la génération X (nés entre 1965 et 1979), qui a traversé deux chocs pétroliers, la crise, le chômage, et qui a dû faire ses preuves pour se faire sa place en entreprise. Plus indépendants, plus exigeants, plus défiants vis à vis de leurs supérieurs, les « Y » intriguent voire agacent leurs aînés.Une écoute individuelle de chaque salarié, une attention portée à l’épanouissement de chacun, un partage des savoirs et une transversalité entre employés permet de maîtriser les incompréhensions au sein d’une même équipe, en faisant valoir les qualités et les compétences de chacun.
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