Qu’est-ce que le travail hybride ?
Le travail hybride désigne une organisation du travail qui combine des périodes de présence au bureau avec des phases de télétravail. Généralement, ces dernières se déroulent au domicile du salarié. Plus rarement, le télétravail peut se situer depuis d’autres lieux, comme les espaces de coworking, les cafés, la bibliothèque, etc. Ce modèle permet aux employés de répartir leur temps de travail entre ces différents environnements selon un calendrier défini. Flexible, cette organisation permet d’adapter les préférences individuelles et de répondre aux besoins opérationnels de l’entreprise.
Travail hybride : repenser l’organisation de l’entreprise
La mise en œuvre du travail hybride nécessite de repenser l’organisation matérielle au sein de l’entreprise :
- les outils informatiques (PC, tablettes, téléphones portables) ;
- le mobilier (chaises de bureau, casques, routeur, etc.) ;
- les logiciels et les plateformes de collaboration à distance ;
- la cybersécurité, la sécurisation des réseaux et des données ;
- la maintenance des systèmes.
De même, le travail hybride demande une organisation optimale pour fonctionner en équipe : temps de réunions, déplacements, répartition des tâches, etc.
Les chiffres actuels du travail hybride
Après trois années de développement dans la plupart des entreprises du domaine immobilier, le travail hybride semble ancré dans la vie professionnelle des collaborateurs. Toutefois, une immense majorité des employeurs souhaitent mieux équilibrer la jauge entre le télétravail et le travail au bureau. Ainsi, 87 % des décideurs incitent leurs salariés à travailler en présentiel une partie de la semaine. 33 % ont même rendu la présence au bureau obligatoire. Enfin, 14 % réduisent leur soutien au travail à domicile sur le plan matériel ou financier.
Aujourd’hui, les salariés passent en moyenne 3,1 jours au bureau par semaine. Ils ne sont plus que 20 % à travailler au moins un jour par semaine à distance. En 2023, ils étaient 39 % dans ce cas. En France, le niveau de retour au bureau fait partie des plus forts d’Europe et du monde. Toutefois, les salariés entendent conserver deux jours minimum de télétravail hebdomadaire.
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Le travail hybride, un obstacle à la performance ?
Si le travail hybride apporte son lot d’avantages — meilleure conciliation entre vie professionnelle et vie privée, autonomie, économies sur l’espace alloué aux bureaux —, plusieurs inconvénients le remettent en question. Notamment sur le plan de la performance.
Un frein à la performance de l’entreprise selon les employeurs
Le travail à distance défavoriserait-il la productivité des collaborateurs ? C’est l’avis d’une majorité de décideurs, qui sont 51 % à considérer que les gains de productivité représentent le motif essentiel du retour au bureau.
Il est vrai que le télétravail peut affecter à long terme le collectif et l’innovation en entreprise. Pour 87 % des décideurs, le manque d’interactions entre collaborateurs reste d’ailleurs la raison principale du retour des salariés. De même, la séparation entre vie professionnelle et personnelle peut, à la longue, devenir de plus en plus floue. Pour certains collaborateurs, cela se traduit par une surcharge de travail ou des distractions domestiques. Surtout si l’environnement de travail est peu inadapté au télétravail.
Une vision différente du point de vue des salariés
Le sentiment d’isolement peut également affecter les collaborateurs. Cependant, ils sont toujours 58 % à penser qu’ils sont mieux installés chez eux pour effectuer un travail qui demande une grande concentration. En revanche, seuls 45 % d’entre eux se disent globalement plus productifs à domicile.
Parmi les griefs des employés opposés à un retour au présentiel à 100 % : 28 % parlent des nuisances sonores, 22 % se plaignent du manque de confidentialité et 18 % du manque d’espaces de concentration dans les locaux. Ajoutées au temps de transport, ces limites amènent les collaborateurs à se considérer plus productifs chez eux.
Travail hybride : les points clés pour une organisation réussie
Les impératifs des employeurs doivent s’accorder aux attentes des salariés pour proposer un travail hybride alliant productivité et bien-être. Cela se traduit par un environnement de travail propice aux besoins des collaborateurs et une redéfinition du rôle de l’équipe dirigeante.
Adapter l’environnement de travail aux besoins des employés
Les entreprises doivent aujourd’hui composer avec deux problématiques. Invitées à réduire les coûts de l’immobilier en raison du travail à distance, elles doivent, dans le même temps, améliorer la qualité d’expérience au bureau pour faire revenir leurs collaborateurs.
Ainsi, 86 % des décideurs souhaitent réduire leurs coûts d’exploitation en priorité. 47 % prévoient même de réduire leurs surfaces de bureaux dans les 3 à 5 ans. Dans le même temps, seulement 42 % des espaces de bureaux ont été repensés pour s’adapter au travail hybride. Un équilibre reste donc à trouver dans la conception des bureaux.
Pour y parvenir, il s’avère absolument nécessaire d’identifier les besoins des salariés en matière d’espace et de travail, afin de construire un modèle hybride spécifique. Les types de postes, les profils démographiques et les routines de travaux représentent autant de leviers à analyser pour le définir.
Par ailleurs, les bureaux ne doivent pas uniquement servir de lieux de socialisation. Si l’objectif d’une entreprise reste de convaincre les collaborateurs de revenir, elle va devoir concevoir des lieux de travail individuel et de concentration.
Redéfinir le rôle des managers, responsabiliser les salariés
Les modèles de travail hybride ont été mis en place dans l’urgence pour répondre rapidement à la crise sanitaire. Plusieurs aspects importants du fonctionnement des entreprises ont été mis de côté, comme le rôle des managers dans le travail hybride. Comment diriger lorsqu’une partie des effectifs travaillent à distance ? En leur donnant un vrai rôle dans la gestion du travail hybride et en les formant au management à distance.
En parallèle, il est indispensable d’élaborer un modèle de travail hybride qui définit des règles claires, en explicitant les marges de manœuvre offertes à chacun. Par exemple, en instaurant les temps de présence obligatoires et facultatifs, en tenant compte des enjeux d’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle.
Repenser les bureaux sur le plan holistique et du développement durable
Enfin, le succès du travail hybride passe par la mise en œuvre d’un environnement de travail dynamique, répondant aux souhaits des salariés et de la démarche RSE (Responsabilité sociétale des entreprises) de l’entreprise.
Par exemple, l’identification des rythmes et taux d’utilisation des bureaux permet un partage des espaces équitable et fonctionnel. Si les collaborateurs ne sont pas tous présents en même temps, cela facilitera les économies d’énergie sur le chauffage, l’éclairage et les autres coûts énergétiques. Des ajustements seront possibles pour améliorer l’ergonomie des personnes à mobilité réduite et le bien-être de l’ensemble des employés.
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