La tour Initiale dans le quartier de la Défense

L’histoire de la tour Initiale 

Située dans le nord-ouest parisien, la tour Initiale est un immeuble emblématique de la France de l’après Seconde Guerre mondiale. Après six ans de conflit, l’Hexagone est en pleine période prospère des Trente Glorieuses et le quartier de la Défense se transforme.

En 1958, l’État crée l’Établissement public pour l’aménagement de la Défense (EPAD), un établissement public qui a pour mission de faire sortir de terre le nouveau quartier commercial de la capitale et des communes limitrophes. Le permis de construire de cette première tour de la Défense est accordé dès 1961. Mais le projet doit être remanié à la suite d’une étude sur le tracé des voies de grande circulation. Il faudra attendre 1964 pour que l’État approuve le premier plan d’aménagement du quartier et la tour Nobel, l’ancien nom de la tour Initiale.

L’inauguration de cet immeuble, situé non loin de la Seine sur la commune de Puteaux, a lieu en 1966 après (seulement) 13 mois de construction : un record. Pour la première fois, le planning d’un chantier est réalisé par ordinateur ! La tour Initiale (ex-Nobel) s’appuie sur un radier et un noyau en béton. Autour, elle se compose d’une charpente en métal et de planches en acier et en béton. Malgré l’importance de l’immeuble, le plus compliqué aura finalement été les fondations, le lit de la Seine, tout proche, ne facilitant pas l’arrivée d’une structure de cette envergure.

En quoi la tour Initiale est un immeuble emblématique ?

Au-delà d’être la première tour de la Défense – en réalité, il s’agit du bâtiment Esso mais il n’est pas considéré comme immeuble de grande hauteur (IGH) – la tour Initiale se distingue par ses dimensions et son influence. Les architectes Jacques Depussé et Jean de Mailly, qui ont conçu le bâtiment, se seraient inspirés de la tour Johnson Research, dans le Wisconsin, aux États-Unis. Leur volonté était claire : reprendre l’idée d’un gratte-ciel américain en lui apportant une touche française. Un grand building construit aussi pour représenter et symboliser l’essor de cette décennie 1960.

Cet immeuble emblématique se distingue également par les idées de son ingénieur. Jean Prouvé conçoit des façades en verre courbées au niveau de chaque arête. Cette esthétique particulière pour l’époque était alors totalement inconnue en France. Il a contribué au renouveau amené par la première tour de la Défense.

Côté dimension, la tour Initiale ne respecte pas exactement le premier Plan d’aménagement de La Défense, établi en 1964. Si l’EPAD avait fixé une limite de 100 m de hauteur, pour 42 m de longueur et 24 m de largeur, l’édifice est plus grand : 109 mètres par 46,80 m et 23,92 m, sur 30 étages et une surface d’un peu plus de 34 000 m².

La tour Initiale aujourd’hui 

La tour Nobel prend le nom de tour Initiale à partir de 2003, date d’une rénovation d’envergure menée par le cabinet Valode & Pistre. L’architecte en charge des travaux décide de ne pas modifier l’aspect de la première tour de la Défense. Le gros du chantier concerne principalement une modification de l’entrée principale du gratte-ciel francilien.

Dans le quartier de la Défense, le bâtiment est plus connu sous le nom de tour RTE-Nexity, du nom de ses deux occupants pendant de longues années. Si l’entreprise « Réseau de Transport d’Électricité » occupe toujours 15 des 30 étages de l’édifice, Nexity a quitté la Défense en 2014. Aujourd’hui, outre RTE, la tour Initiale est occupée par les entreprises Tarkett (revêtements de sol) et DS Smith Packaging (fabrication carton).



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