La politique au bureau : peut-on (et doit-on) en parler ?
La politique est souvent considérée comme un sujet tabou au bureau, à éviter absolument. Des opinions opposées ont vite fait de créer des tensions et de faire s’élever les voix, à défaut d’élever le débat.
Quelques clés pour aborder le sujet sans se mettre tous ses collègues à dos…
Quelques clés pour aborder le sujet sans se mettre tous ses collègues à dos…
Parler de politique au bureau : qu’en dit la loi ?
D’un point de vue légal, parler de politique au bureau est un droit accordé à tout citoyen, et donc à tout salarié, au nom de la liberté d’expression. Un principe fondamental garanti par le Code du travail et la Convention Européenne des Droits de l’Homme, qui s’applique à l’extérieur comme à l’intérieur de l’entreprise. À ce titre, une entreprise n’a pas le droit d’interdire ou de sanctionner les propos liés à ce sujet.Toutefois, ce droit a ses limites et ne doit pas nuire au bon fonctionnement de l’entreprise, ni à la concentration des employés. Entre les échanges constructifs où chacun expose son point de vue et les discussions plus musclées où chacun campe sur ses positions, le thème de la politique au bureau n’est pas toujours judicieux à aborder. Pour maintenir une cohésion et une bonne ambiance au sein de leurs équipes, certains employeurs n’hésitent pas à instaurer une charte pour encadrer ces discussions qui peuvent créer quelques malaises chez certains.
Par ailleurs, militer au travail n’est pas un acte recommandé, puisque l’entreprise est un espace privé. Les salariés n’ont donc pas à distribuer de tracts politiques au bureau, encore moins s’ils le font pendant leur temps de travail. Seuls les militants syndicaux sont autorisés à diffuser ce type de documents.
Par extension, quelle que soit sa position hiérarchique dans l’entreprise, aucun salarié n’a le droit d’imposer son opinion politique à ses collègues. Refuser une promotion ou un avantage à un employé en raison de ses convictions politiques est aussi une pratique formellement interdite par la loi et est considérée comme une forme de discrimination.
En matière de politique au bureau, les salariés restent discrets
Pour éviter les conflits, nombreux sont les employés qui préfèrent rester discrets en matière de politique au bureau. Une forme de protection par crainte d’être étiqueté « à droite » ou « à gauche » par ses collaborateurs, mais aussi un moyen d’éviter de déplaire à sa hiérarchie si on ne partage pas son opinion.Pourtant, il est des situations où parler de politique au bureau devient quasiment incontournable, en période électorale par exemple. De la même manière, commenter un fait d’actualité, donner son opinion sur le système de santé, l’éducation, le chômage ou la sécurité revient bien souvent à évoquer ce sujet tabou de manière détournée.
Certains salariés plus subtils préfèrent « deviner » les opinions de leurs collègues à travers certains indicateurs. Leur point de vue sur certains sujets d’actualité, quelques bribes de conversation révélatrices ou les journaux qu’ils lisent, souvent orientés politiquement, peuvent donner quelques indices sur leurs convictions. En cernant plus précisément les idées de leurs collègues, il devient alors plus facile de savoir avec qui il vaut mieux éviter le sujet, et avec qui partager ses opinions.
Une seule règle, éviter de parler de politique au bureau si le malaise se fait sentir !