Le slow business, une technique de management sans stress ?
Au cœur des préoccupations des chefs d’entreprise, l’efficacité et le bien-être vont souvent de pair pour les salariés. Le slow business, technique de management qui associe ces deux notions grâce à une meilleure gestion du temps, se développe de plus en plus. D’où vient cette nouvelle tendance, et comment fonctionne-t-elle ?
Le slow business, comment ça marche ?
Sur le modèle du slowfood, le slow business consiste à « réapprendre à prendre son temps » en entreprise. Objectif : freiner la course à la rapidité pour mieux gérer son planning et son stress au quotidien. Loin de prôner la paresse et la lenteur, cette technique de management propose plutôt une meilleure organisation du temps de travail, en alternant les phases d’activité accrues et les moments de décélération, pour ne rien perdre en motivation. En résulte un cercle vertueux : moins stressés, les employés se concentrent mieux sur le travail à effectuer, sont plus motivés, et donc plus productifs.Le secret réside dans le fait de laisser l’employé gérer son emploi du temps de façon autonome, en supprimant la gratification au temps de travail qui subsiste dans beaucoup d’entreprises encore aujourd’hui. Avec cette nouvelle organisation du temps, le résultat prend le dessus sur la vitesse d’exécution, qui n’est plus forcément considérée comme un signe de performance.
Dans la plupart des entreprises, la vision à court terme sur certains projets et l’absence de temps dévolu à prendre du recul pour mieux s’organiser empêchent la mise en place de cette « lenteur utile ». D’autres éléments chronophages, comme les réunions à répétition, la multitude de tâches à gérer simultanément ou les interruptions fréquentes liées à un milieu de travail trop bruyant, sont autant de freins au développement du slow business.
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Une technique de management adaptée à la France ?
Si le concept n’en est qu’à ses prémices en France, il se propage plus facilement dans les entreprises anglo-saxonnes. Pourtant l’Hexagone a déjà intégré l’aménagement de temps de repos à ses techniques de management, avec ses 5 semaines de congés payés et ses RTT. Mais d’énormes progrès restent à faire dans la répartition du temps de travail quotidien, si l’on en croit les nombreux employés et cadres qui estiment ressentir trop de pression dans leur entreprise.En effet, l’idée de prendre une pause au travail est assez mal perçue en France, tandis que les États-Unis sont plus ouverts à l’idée de faire un break, voire une sieste au bureau. D’autres initiatives considérées comme du slow business, comme la mise en place d’une salle de sport ou d’une crèche d’entreprise, permettent de supprimer une source de stress et équilibrent l’emploi du temps des employés, qui peuvent alors s’adonner à leur travail plus sereinement.
En ce sens, certaines entreprises françaises pratiquent le slow business sans le savoir, en fixant par exemple un créneau horaire d’arrivée au lieu d’une heure précise, pour permettre à chacun de gérer son planning comme il le souhaite. D’autres offrent une autonomie totale à leurs salariés qui gèrent leurs tâches à leur rythme et s’épargnent ainsi le stress d’être sans cesse contrôlés et chronométrés.
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