Les anglicismes au bureau : pourquoi un tel engouement ?
On les entend à longueur de journée, souvent prononcés avec un accent exécrable et on les trouve ridicules quand quelqu’un réussit à en placer plus de deux dans une même phrase. Pourtant, chacun d’entre nous a déjà prononcé ces fameux anglicismes au bureau, parce que tout le monde les emploie ou parce qu’aucun équivalent n’existe en français.Particulièrement répandus dans les milieux du web, de la communication et du marketing, ces mots empruntés à l’anglais sont souvent perçus comme un signe de modernité, de souplesse, d’ouverture, en plus d’être souvent plus concis et plus imagés que leur pendant français. Sans compter qu’à l’ère de la mondialisation, l’usage d’un parler « international » devient inévitable. Si ces emprunts ne concernaient à l’origine que des termes techniques et spécifiques, le lexique anglais a peu à peu déteint sur le quotidien des Français et les anglicismes au bureau se sont vite répandus dans le parlé des entreprises, parfois même un peu trop.
Certaines initiatives lancées par le Ministère de la culture tentent d’assurer la sauvegarde de la langue française, en proposant des alternatives à ces expressions anglo-saxonnes. Néanmoins, lorsque la langue française tente de s’imposer face aux anglicismes au bureau, elle ne fait généralement pas le poids. La « réunion préparatoire » supposée remplacer le « briefing » ou le « courriel », équivalent du « mail », en sont des exemples criants. Plus longs, parfois taxés de « ringards » ou accusés de ne pas traduire exactement l’expression originale, les mots franco-français n’ont pas le vent en poupe et leur usage reste très limité.
Petit lexique des anglicismes au bureau
Si ces expressions importées sont couramment usitées, certaines personnes peinent toujours à les comprendre. Petit guide pratique pour ne pas être perdu lorsque votre patron vous demandera de « lui forwarder la présentation du brainstorming ASAP ».- Conf call : abréviation pour « conference call » ; réunion téléphonique de plus en plus répandue en entreprise, qui permet de gagner du temps et de l’argent, en réunissant virtuellement les personnes travaillant sur un même projet.
- ASAP : abréviation pour « As soon as possible », soit « aussi vite que possible » dans la langue de Molière. Très usité en entreprise, cet anglicisme est souvent la réponse lorsque quelqu’un souhaite connaître la deadline d’un projet à rendre.
- La deadline, justement, représente l’échéance, la « date limite » à laquelle une tâche ou projet doit être terminé ou présenté.
- Brainstorming : cet anglicisme en entreprise désigne un processus qui consiste à réunir plusieurs personnes pour les faire réfléchir ensemble sur une même problématique. Force est de constater que l’expression « remue-méninges », son alter ego français, peine à s’imposer.
- To-do list : un terme un brin pompeux qu’on peut traduire par « liste de choses à faire » et qui n’est ni plus ni moins qu’une liste de tâches à effectuer, souvent organisée grâce à des bullets points…
- Bullet points : cet anglicisme désigne tout simplement les puces placées avant chaque tâche à faire dans une liste. La métonymie peut aussi faire référence à la liste elle-même.
- Forwarder : héritée des mails (ou courriers électroniques pour les puristes de la langue française), l’action de forwarder consiste à faire suivre un message à un autre destinataire.
- Personal branding : dérivé de l’anglais « brand » (marque), le personnal branding consiste à appliquer à une personne les techniques de communication utilisées pour une marque, afin de lui forger une identité cohérente et « vendeuse ».
- Debriefing : cet anglicisme en entreprise est l’un des plus fréquemment rencontrés. Le debrief s’effectue en équipe et prend la forme d’une réunion pour faire le bilan d’un événement ou d’une réunion, par exemple.
- Workshop : Il s’agit tout simplement d’un atelier de travail et d’échange, sur un thème choisi au préalable. Si le mot « colloque » est également utilisé, le workshop gagne du terrain dans le lexique des entreprises.