Les troubles musculo-squelettiques : définition
Les troubles musculo-squelettiques, couramment appelés TMS sont de plus en plus présents en entreprise. Ils peuvent affecter considérablement le travail des salariés et la vie de l’entreprise.
Que sont les TMS ? Comment les diagnostiquer et les prévenir ?
Les troubles musculo-squelettiques : causes et conséquences ?
Définition et causes
Les troubles musculo-squelettiques regroupent l’ensemble des pathologies qui touchent les tissus mous situés à proximité des articulations. Leur survenue est due à un déséquilibre entre les capacités physiques d’une personne et la réalisation de tâches répétées dans le cadre du travail. Les postures de travail peuvent aussi être sources de TMS.
Les troubles musculo-squelettiques affectent essentiellement les muscles, les tendons, les membres supérieurs et/ou inférieurs. Les douleurs qu’ils causent peuvent devenir handicapantes sur le long terme et rendre la réalisation de certains gestes impossible.
Les principales pathologies répertoriées survenant à causes de TMS sont principalement la lombalgie, la tendinite et le syndrome de canal métacarpien.
Les troubles musculo-squelettiques peuvent concerner tous les salaries sans distinction de profession. On notera simplement que les zones touchées dépendent grandement du type de travail exercé. Leur place grandissante au sein du monde du travail a conduit à leur classification en tant que maladies professionnelles. En, 2011, on dénombrait ainsi 43 000 personnes souffrant de TMS selon les chiffres de L’Assurance Maladie.
Les conséquences du développement des TMS en entreprise
Les troubles musculo-squelettiques peuvent aussi être très dommageables à l’entreprise et entraîner à divers degrés : absentéisme, baisse de productivité, remplacements, perturbation sur l’organisation des activités quotidiennes, mais aussi coûts financiers importants.
Voici quelques chiffres permettant de mieux appréhender l’ampleur du phénomène :
• En 2010, on dénombrait 9,7 millions de journées perdues pour les actifs du régime général ;
• Le coût moyen d’un TMS représente environ 21 512 € ;
• 7 salariés sur 10 déclaraient souffrir d’une douleur pouvant s’apparenter à des TMS ;
• Une étude de l’Institut de Veille Sanitaire datant de 2009 a mis en lumière le fait que : 15% des femmes de 20 à 59 ans travaillant en entreprise souffrent de douleurs liées au TMS contre 11 % chez les hommes.
Ces différents indicateurs montrent qu’il est important pour une entreprise de prendre en compte les TMS dans le cadre de l’organisation du travail.
La prévention des troubles musculo-squelettiques en entreprise
Evaluer les TMS liés à son activité
Avant de mettre en place une action de prévention contre les troubles musculo-squelettiques il convient de déterminer le type de risques auxquels les salariés sont exposés dans le cadre de leur activité et d’analyser leur cadre de travail.
Pour ce faire l’entreprise dispose de nombreux outils dédiés comme :
• La check-list OSHA (Occupational Safety and Health Administration) : sont objectif est d’identifier les facteurs de risques liés aux postes de travail des salariés (la répétitivité des gestes, les efforts à consentir, l’amplitude articulaire nécessaire à la réalisation de la tâche, le degré de mobilité du salarié, l’environnement de travail, etc.
• L’outil logiciel MuskaTMS mis à disposition par l’ANACT ;
• Le questionnaire TMS de l’INRS ;
• Les différents guides réalisés par les CARSAT (Caisse d’Assurance Retraite et de la Santé au Travail) en région
• …
En dehors de l’utilisation de ces outils dont la liste n’est pas exhaustive, l’entreprise peut également mener des entretiens individuels avec les salariés afin d’avoir un meilleur aperçu de leur ressenti quotidien.
Les acteurs comme le médecin du travail, les délégués du personnel et les comités d’hygiène ou de sécurité s’il y en a, doivent être associés à ce travail. Cela permettra à l’entreprise d’avoir une meilleure vue globale.
Que faire pour prévenir les TMS en entreprise ?
Une fois la phase d’évaluation passée l’entreprise doit réfléchir aux moyens d’améliorer l’environnement de travail et de prévenir le développement des troubles musculo-squelettiques. Il n’existe pas de méthode de référence, chaque entreprise doit mettre en place des dispositifs propres à son type d’activité et aux risques qu’elle a identifiés. On retrouve cependant des bases souvent communes qui sont par exemple :
• L’aménagement des postes de travail afin de limiter la réalisation de gestes contraignants. Cela comprend par exemple l’agencement du mobilier, le changement de matériel, etc. ;
• La rédaction d’un document unique récapitulant par type de poste, l’ensemble des risques auxquels un salarié est exposé. Ce document doit être affiché et accessibles à tous, à tout moment ;
• L’organisation de formations et l’information des salariés. Lorsqu’un salarié est informé des facteurs de risques de TMS liés à son travail, il est plus en mesure de faire attention au quotidien.
Des organismes répertoriés par les Carsat peuvent intervenir dans le cadre d’actions de sensibilisation ;
• La mise en place d’indicateurs de suivi pour suivre l’évolution des TMS au sein de l’entreprise.
Il est à noter que des brochures dédiées aux troubles musculo-squelettiques et à leur prévention sont disponibles sur le site Travailler Mieux.