Quels sont risques climatiques pour le secteur de l’immobilier ?
Le changement climatique entraîne plusieurs risques pour le secteur de l’immobilier. Ceux-ci sont variés et dépendent de la géographie et des caractéristiques spécifiques des biens.
Les risques climatiques sur l’immobilier au niveau mondial
Les inondations, les ouragans, les canicules répétées et l’élévation du niveau de la mer comptent parmi les événements climatiques qui impacteront le plus le secteur immobilier mondial.
Les submersions maritimes menacent les nombreuses zones côtières et les plaines inondables à travers le globe. Les ouragans et les tempêtes violentes exposent les biens immobiliers à des dommages structurels importants, surtout dans les zones qui n’étaient jusqu’ici pas habituées à endurer ce type d’événement.
Enfin, les canicules se multiplient et touchent l’ensemble de la planète. De plus en plus longues et soutenues, elles fragilisent les anciens bâtiments et forcent les habitants à changer leurs habitudes.
Toutefois, les métropoles ne sont pas toutes sur le même pied d’égalité face au risque climatique. Ainsi, les villes asiatiques et nord-américaines — principalement celles de la « sun-belt » — sont les plus exposées. D’autres villes sont particulièrement visées par le changement climatique, comme Dubaï, Buenos Aires, Madrid, Milan, New York ou encore Sao Paulo.
Les risques climatiques sur l’immobilier en France
En France, l’ONERC (Observatoire national sur les effets du réchauffement climatique) estime que plus de 60 % de la population française est exposée aux risques climatiques. Outre les submersions marines de certains littoraux de la façade atlantique, d’autres manifestations climatiques pourraient se multiplier à l’avenir :
- glissements de terrain ;
- pluies orageuses et risques d’inondations ;
- feux de forêt ;
- canicules ;
- tempêtes plus fréquentes et violentes en métropole ;
- ouragans et cyclones plus fréquents et intenses dans les DOM-TOM.
Actuellement, deux tiers des Français sont vulnérables aux inondations. 61 % d’entre eux sont également exposés aux mouvements de terrain. Ceux-ci résident principalement le long des cinq grands fleuves métropolitains et de leurs affluents, sur le long de l’Atlantique et en Guyane. Environ 18 % de la population habiterait dans une zone sujette aux feux de forêt. Enfin, les canicules et tempêtes risquent de menacer l’ensemble du territoire.
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Risques climatiques sur l’immobilier : quelles conséquences pour la France ?
Face aux changements climatiques, le secteur immobilier subit déjà plusieurs conséquences sur les coûts, l’évolution de la demande et le cadre réglementaire.
Les conséquences sur les coûts
En 2021, les dix plus grands événements climatiques les plus importants ont coûté plus de 170 milliards de dollars de dommages dans le monde. La facture est d’ailleurs bien plus élevée, puisque ce chiffre ne tient pas compte des pertes
d’exploitation et des coûts humains.
En France, le coût annuel de la sinistralité liée aux événements climatiques pourrait quant à lui doubler d’ici l’horizon 2050 et atteindre 4,6 milliards d’euros. Les inondations engendreraient une augmentation du coût global des sinistres de 81 %.
Actuellement, le RGA (Retrait gonflement des argiles), qui affecte principalement les fondations des bâtiments résidentiels en raison des canicules, représente 40 % de la sinistralité en France. Le coût représentait 2,9 milliards d’euros en 2022. Enfin, le coût potentiel lié aux submersions marines pourrait atteindre 54 milliards d’euros pour la période 2020-2050, soit une hausse de 87 %.
Une demande plus exigeante sur la performance environnementale des bâtiments
La demande pour des bâtiments plus résilients face aux conditions climatiques s’accroît. En Île-de-France, par exemple, les grandes transactions s’opèrent majoritairement sur des immeubles neufs et restructurés. Alors qu’elles représentaient 70 % de la demande placée entre 2014 et 2020, elles sont passées aujourd’hui à plus de 80 % des grandes transactions. Cela s’explique par le nombre croissant d’entreprises françaises qui s’engagent dans un objectif « Net zéro carbone » (la démarche SBTi).
Toutefois, il subsiste toujours une inadéquation entre l’offre et la demande sur les disponibilités neuves. En effet, le parc de bureaux anciens se renouvelle à un rythme trop lent (1,5 % par an, dont 0,5 % de restructurations). En Europe, au sein des 6 principales métropoles, 57 % de la demande de bureaux performants n’obtiendrait pas d’offre adéquate.
Un cadre réglementaire en évolution
Parallèlement à cela, les leviers réglementaires deviennent de plus en plus exigeants envers les performances environnementales des entreprises. Ainsi, le CSRD (Corporate sustainability reporting directive) est entré en vigueur en janvier 2023 en Europe. Ce cadre obligatoire impose une transparence des entreprises sur l’ensemble des enjeux durables.
Les certifications obtiennent quant à elles plus de poids dans les choix immobiliers des entreprises. La nouvelle certification HQE Bâtiment durable (2022) couvre ainsi dans ses critères de performance l’adaptation au changement climatique, ainsi que la maîtrise des coûts d’exploitation et des consommations d’eau.
Comment s’adapter face aux risques climatiques qui pèsent sur l’immobilier ?
Plusieurs solutions sont mises en place pour mieux s’adapter aux risques climatiques. La végétalisation dans l’espace urbain est déjà largement utilisée à travers le monde. À Paris, un PLU (Plan local d’urbanisme) Bioclimatique est ainsi prévu pour 2025. Ainsi, les nouveaux projets immobiliers devront être décarbonés et protéger les surfaces de pleine terre. Tout ceci dans le but de gagner en résilience face à la chaleur et faciliter l’absorption des eaux. Les immeubles devront également être raccordés aux réseaux urbains décarbonés et produire des énergies renouvelables sur site.
Le développement des ENR (énergies renouvelables) représente également un enjeu majeur pour gagner en autonomie énergétique. Cela répond aux problèmes d’approvisionnements lors d’événements climatiques extrêmes et, plus généralement, à la hausse actuelle du coût de l’énergie.
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